Esprit Miroir (Installation et photographie)

Dans cette série d'installations réalisées à Victoria Park, à Londres, puis photographiées, un ensemble de troncs d'arbres tombés est disposé avec soin, accompagné de miroirs et de tissus noirs. Les miroirs capturent des fragments du ciel, reflétant des étendues bleues sereines qui contrastent fortement avec les textures terreuses des arbres coupés. Ce dialogue visuel entre les miroirs et les éléments naturels invite à une contemplation plus profonde à travers le prisme du « miroir de l'esprit » du maître zen Bankei. L'« esprit miroir » de Bankei incarne un état de pure conscience, reflétant toutes choses sans attachement ni distorsion. Ici, les miroirs servent de métaphores à cette conscience éveillée, présentant des reflets immaculés du ciel et de l'environnement environnant. Pourtant, les reflets ne sont pas parfaits : ils sont déformés par les angles et les formes des miroirs, nous rappelant que nos perceptions sont souvent fragmentées et incomplètes. Les arbres et le ciel apparaissent fragmentés, leurs images déformées et tordues, suggérant la nature fluide de la réalité et de la perception. La présence du tissu noir introduit un élément de nihilisme, symbolisant le vide ou le « néant » souvent associé à la pensée existentielle. Cette obscurité enveloppe les arbres, suggérant que la véritable clarté et l'éveil ne proviennent pas de l'abondance de lumière, mais d'une compréhension intime et de l'acceptation du vide. La couleur noire, qui absorbe toute la lumière, est un symbole puissant de l'« inconnaissabilité » ultime et du vide inhérent au cœur de l'existence. Parmi les troncs éparpillés, certains laissés à la décomposition naturelle et d'autres coupés et disposés, les miroirs reflètent des images déformées du ciel et des arbres. Ces distorsions nous rappellent la nature fragmentée et imparfaite de la perception humaine. L'interaction entre la lumière et l'obscurité, la réflexion et l'absorption, crée une symphonie visuelle qui évoque la nature éphémère de la vie et les cycles de croissance et de décomposition.